Michel Haas
(1934-2019)
Michel Haas est né en 1934 à Paris. Il effectue d’abord des études de philosophie avant de se diriger vers les arts plastiques. « L’intérêt de l’art est, à ses yeux, de montrer le monde et de montrer également la place de l’homme dans le monde[1] ».
Michel Haas puise son inspiration dans le monde qui l’entoure. Vivant à Paris, il peint la vie dans la ville : des êtres saisis dans des moments de vie dans des scènes de la vie quotidienne, des hommes, des couples, des cyclistes, des animaux, des hommes buvants, des musiciens, des danseurs, des arbres, des fleurs, tout ce qui compose la vie.
Les différentes pratiques de Michel Haas – peinture, dessin, gravure, sculpture – ont le papier en commun. En peinture, l’artiste préfère le papier à la toile en raison de sa fragilité et de sa sensualité. Il y a quelque chose de « primaire » dans la technique de Haas. Il n’utilise pas de pinceau. Il travaille directement le papier avec les mains en lui adjoignant d’autres matériaux du quotidien, très simples, tels que l’eau, le charbon de bois, la colle auxquels il mêle du pastel. Les motifs adviennent du papier, de la matière travaillée, triturée. Haas fait macérer son papier, il le fouille, il le creuse violemment avec ses bâtons de couleurs jusqu’à ce que la forme recherchée soit « cuite », comme il dit[2]. On pourrait dire aussi qu’il manipule la matière jusqu’à en extraire de l’intérieur la substance. Ce travail en profondeur anime ses motifs, leur insuffle le mouvement de la vie.
Les expositions personnelles se succèdent à partir de 1975. A Paris d’abord puis progressivement à l’échelle internationale. En 1988 son travail est présenté à la galerie Holly Salomon à New York. La même année a lieu sa première exposition à la galerie Jan Krugier à Genève. Jan Krugier devient son principal représentant avec Di Meo qui l’expose quant à lui pour la première fois dans sa galerie parisienne en 1990. L’œuvre de Haas est consacrée par une rétrospective au musée Maillol en 1998. Le musée du dessin et de l’estampe originale à Gravelines lui offre une exposition en 2013 mettant en lumière le rapport singulier de Haas à l’égard de l’estampe appréhendée à la fois comme une finalité et comme une matière première. La gravure au carborundum donne à ses œuvres une dimension matérielle forte.
Michel Haas s’éteint en 2019 à Marseille.
La Victoire, techniques mixtes sur papier, 137 x 90 cm © ADAGP, Paris, 2024.