Bernard Buffet
(1928-1999)
Bernard Buffet naît en 1928 à Paris. Très tôt, il démontre des dispositions en dessin. Il quitte en 1943 le lycée Carnot et entre à l’École nationale supérieure des Beaux-Arts l’année suivante dans l’atelier d’Eugène Narbonne. La mort de sa mère en 1945 l’affecte profondément.
Le paysage artistique dans lequel émerge l’art Buffet, au cours des années qui suivent la Libération, voit la consécration des grandes figures historiques de la modernité Matisse, Picasso, Léger, Chagall, etc. Ils sont mis à l’honneur par les salons et les expositions. Le Salon d’Automne de 1944, dit le « Salon de la Libération », présente une grande rétrospective à l’œuvre de Picasso, celui de l’année suivante célèbre l’œuvre de Matisse. Jean Cassou, premier directeur du musée national d’Art moderne, organise des expositions de leur travail récent au cours des premières années de l’ouverture de l’institution inaugurée en juin 1947.
Outre l’omniprésence de ces grands pionniers, la scène artistique de l’époque est dominée par l’abstraction notamment celle de l’art informel, selon le vocable créé par Michel Tapié. Dans ce contexte, Buffet est avec Paul Rebeyrolle, André Cottavoz, André Minaux l’un des représentants d’un « nouveau réalisme », humaniste, qui place l’homme au centre de son art, défendu par Claude Roger-Marx, Pierre Descargues ainsi que par Jean Bouret, célèbre pour ses prises de positions contre l’art abstrait. Dans la querelle de l’art abstrait et de l’art figuratif ces peintres se regroupent, exposent au Salon des Moins de Trente ans[1], au Manifeste de l’Homme Témoin[2], au Salon de la Jeune Peinture[3], tandis que d’autres manifestations s’organisent pour la promotion et la défense de l’abstraction, tels que le Salon des Réalités nouvelles créé en 1946.
Très vite remarqué, récompensé et soutenu par des critiques, des fonctionnaires de l’État, des collectionneurs importants et influents, l’art de Buffet connait un succès fulgurant. Cette rapidité est celle du rythme du XXe siècle qui s’accélère encore au XXIe siècle.
En 1946, il expose un Autoportrait au Salon des Moins de Trente ans, galerie des Beaux-Arts. L’année suivante au Salon des Indépendants son travail est remarqué par Pierre Descargues, critique au journal Arts, qui lui offre sa première exposition personnelle en décembre 1947, à la librairie Les Impressions d’Art, rue des Ecoles. Raymond Cogniat, alors inspecteur général des Beaux-Arts, fait acheter par l’État Le Coq mort (Marseille, musée Cantini) pour le tout récent musée national d’Art moderne. Buffet n’a que dix-neuf ans.
Au printemps 1948, l’artiste présente Deux hommes dans une chambre, peint l’année précédente (Collection Fonds de dotation Bernard Buffet, Paris) au Prix de la Jeune Peinture, créé en 1946 par la galerie Drouant-David. A cette occasion, il suscite l’intérêt des collectionneurs Maurice Girardin et Roger Dutilleul dont le soutien est capital. Emmanuel David lui propose un contrat d’exclusivité avec la galerie Drouant-David. A l’automne, le contrat est partagé avec Maurice Garnier, de la galerie Visconti, 35 rue de Seine. La même année, Buffet est lauréat du prestigieux prix de la Critique, en partage avec Bernard Lorjou, de vingt ans plus âgé, engagé dans la même mouvance.
Sa carrière est lancée.
Buffet forge rapidement une écriture très personnelle, éminemment graphique aux lignes anguleuses appuyées, immédiatement reconnaissable. Il met en place une typologie de formes simples, très stylisées, cernées de noir et dépourvues de modelé dans un espace sans profondeur. Au cours des premières années de sa carrière, qui suivent tout juste la guerre, sa manière est particulièrement austère, la couleur y est rare. La sobriété de ses débuts lui vaut le qualificatif de peintre « misérabiliste ». Au fil du temps, son esthétique ne varie que peu, n’était la couleur. Selon les périodes, les lignes noires sont plus ou moins marquées et leur épaisseur fluctue. Ses modèles sont Jacques-Louis David, son élève Antoine-Jean Gros, dont il admire en particulier Bonaparte visitant les pestiférés de Jaffa (musée du Louvre, Paris), Gustave Courbet. Il peint en 1955 Le Sommeil d’après le peintre d’Ornans.
Sa première exposition à la galerie Drouant-David a lieu en février 1949. A la fin de l’année (29 octobre-15 novembre), il participe galerie Claude au deuxième Manifeste de l’Homme Témoin. Les peintres André Minaux, Robert Charazac, Jean Couty sont aussi de nouveaux participants. La même année sa carrière s’internationalise. Des galeries à New York, Bâle, Bruxelles, Copenhague présentent son travail. Pierre Descargues publie Bernard Buffet aux Presses Littéraires de France (En 1951 c’est à Paul Rebeyrolle qu’il consacre un ouvrage puis en 1959 de nouveau à Buffet).
En 1950, l’artiste rencontre Pierre Bergé qui travaille à la galerie Originale de Richard Anacréon, spécialisée dans les éditions originales, située rue de Seine face à la galerie Visconti. De deux ans son cadet, Pierre Bergé est déjà proche de tout un milieu littéraire. Le couple passe l’été 1951 en Haute-Provence à Manosque chez Jean Giono. Ils s’installent à Nanse près de Reillanne dans une ancienne bergerie. Buffet participe à la première édition du Salon des Peintres témoins de leur temps, créé par Isis Kischka, sur le thème du Travail, avec La Poissonnerie (Collection Fonds de Dotation Bernard Buffet, Paris), tableau très construit dont la composition s’articule autour d’un jeu de rimes formelles structurant entre la forme des poissons et celle des motifs de la grille. A l’instar d’autres artistes, Matisse notamment en 1953 sur le thème du Dimanche, Buffet compose à plusieurs reprises la couverture du catalogue de la manifestation, seul salon auquel il reste fidèle jusqu’à sa dernière édition en 1968
A partir de 1951 la galerie d’Armand Drouant et d’Emmanuel David présente les grands formats et les peintures à l’huile ; celle de Maurice Garnier les petits formats et les œuvres sur papier[4]. En février 1952, l’exposition autour de La Passion du Christ – sujet dans la tradition de la peinture d’Histoire, à contre-courant de la peinture contemporaine d’alors – inaugure le principe d’une exposition chaque année au mois de février sur un thème laissé au choix de l’artiste sur lequel il travaille l’année précédente. Le collectionneur Maurice Girardin lui commande cent vingt-cinq pointes sèches en illustration des Chants de Maldoror d’Isidore Ducasse, Comte de Lautréamont, figure essentielle du Panthéon surréaliste. Buffet peint des natures mortes composées de bouquets de fleurs, sujet privilégié de l’iconographie de l’artiste, et une série de Paysages présentés en février 1953. L’exposition de l’année suivante s’attache à des Intérieurs. Les personnages, blafards, sont représentés devant des murs tendus de papier peint de couleur vive ponctué de motifs décoratifs. André Warnod rapporte à leur propos « Il se dégage de ces peintures une impression de puissance malsaine et inquiétante[5] ». L’artiste achète la propriété de Manines à Domont, près de Paris.
En 1954 toujours Buffet, revient à la grande peinture avec l’ensemble Horreur de la guerre, exposé l’année suivante à la galerie Drouant-David. « Mon sujet, confie-t-il dans le journal Arts, n’a pas de limites géographiques ni historiques. Il englobe toutes les guerres, de tous les temps, de tous les pays. Un seul sentiment leur sert de lien : l’horreur que j’en éprouve[6]». L’enquête organisée par la revue Connaissance des Arts en 1955 lui décerne la première place parmi les dix peintres les plus importants de l’après-guerre[7]. La même année, Roland Petit lui commande les décors et les costumes de son ballet La Chambre, sur un argument de Georges Simenon et une musique de Georges Auric, créé au théâtre des Champs-Elysées. Il peint toute une série sur le Cirque. Le motif iconique du clown apparaît à cette occasion. Buffet en donne des déclinaisons jusqu’à la toute fin de sa carrière en 1999. Les œuvres sont présentées par ses deux galeristes en février 1956. Il peint également Paris déserte, première série sur une ville suivie de nombreuses autres. L’artiste fait l’objet d’un grand reportage, dix pages, dans Paris-Match (4 février 1956, n°356), illustré de photographies le montrant vivant dans un luxe ostentatoire. Les auteurs, René-Jean et Maurice Ottoni et Maurice Jarnoux, le décrivent comme un artiste extrêmement prolifique et « le plus cher des peintres d’après-guerre ». Tout cela suscite polémique. Le considérant comme le chef de file de la jeune peinture française, Raymond Cogniat lui consacre une salle entière à la Biennale de Venise. Il illustre La Voix Humaine, pièce de théâtre écrite par Jean Cocteau en 1929. De passage à New York, il exécute des croquis de gratte-ciel à l’origine de la série de tableaux peints l’année suivante.
En 1958, Buffet n’a que trente ans, la galerie Charpentier (Raymond Nacenta) organise une grande rétrospective Cent tableau 1944-1958, qui rencontre un succès exceptionnel, plus de huit mille visiteurs se pressent au vernissage le 16 janvier. Il fait à cette occasion la connaissance de Pierre Sorlier et de Georges Sagourin de l’atelier de Fernand Mourlot, qui deviennent ses assistants pour son travail lithographique.
Le 20 janvier au petit Opéra de Monte-Carlo, est créée le ballet de Françoise Sagan Le Rendez-vous manqué, mis en scène de Roger Vadim, sur une musique de Michel Magne et des décors et costumes de Bernard Buffet, seul l’apport de Buffet est épargné par la critique. Comme Buffet, Sagan rencontre très jeune une ascension extrêmement rapide avec son premier roman Bonjour tristesse, publié par Julliard en 1954. En janvier 1958, il assiste avec Pierre Bergé au premier défilé d’Yves Saint-Laurent chez Dior.
Son exposition annuelle à la galerie David et Garnier s’articule autour du thème de « Jeanne d’Arc ». La couleur est éclatante, libérée de son carcan d’austérité. Cette série exécutée en 1957 marque un tournant dans l’œuvre de Buffet. Un moment de crise picturale. L’artiste se trouve dans une impasse, l’inspiration l’a quitté ou du moins a changé de registre. Le contexte historique n’est plus le même, le tragique et les souffrances de la guerre et de l’immédiat après-guerre sont moins présents, moins vifs. Avec l’introduction de la couleur, vive, la peinture de Buffet change de teneur, une partie de l’opinion s’en détourne.
Buffet et Pierre Bergé se séparent cette même année. Au cours de l’été, l’artiste rencontre Annabel Schwob de Lure, amie de Françoise Sagan et de Juliette Gréco, égérie de Saint-Germain-des-Prés. Ils se marient en décembre 1958. Annabel devient sa muse. Dans ses premières représentations, son visage échappe au trait anguleux et acéré caractéristique de la manière de Buffet. Il conserve des lignes douces, des courbes jusqu’aux Annabel en maillot de bain de l’année suivante où le trait aigu de Buffet s’empare de son visage. En février, il expose New York. Les œuvres concentrées sur le motif des buildings, résumés en un réseau de lignes dessinant une grille, sont d’une extrême rigidité géométrique.
Il peint l’année suivante des Oiseaux monumentaux. Présentés en février 1960 à la galerie David et Garnier, ils suscitent le scandale. Ses « grands oiseaux jaunes, rouges, verts, bleus guett[a]nt d’étranges femmes nues[8] » dans des postures équivoques, dérangent. La couleur éclatante est étonnamment présente, sa matière est plus épaisse, ce qui est nouveau. Si Buffet reste fidèle à son trait noir appuyé, anguleux, à partir de la série des Oiseaux il développe un langage avec la couleur et la matière plus pictural présentant des analogies avec la pratique de certains artistes de l’art abstrait, tels que Jean Fautrier. Il renouvèle sa collaboration avec la compagnie des Ballets de Roland Petit en concevant les décors et les costumes de Patron de Marcel Aymé, sur une musique de Guy Béart.
Les années soixante sont le berceau de l’art conceptuel et du minimalisme, contrepieds de l’expressionnisme abstrait et de l’art informel. La jeune création est aussi marquée par un retour au réel, à l’objet, porté par le Pop Art aux Etats-Unis et le Nouveau Réalisme en France sur fond de développement économique et de société en pleine mutation notamment en termes de consommation. Buffet reste fidèle à son esthétique et à sa typologie de sujets déclinés sous forme de cycles.
En 1961, il revient à la peinture d’Histoire narrative avec une série sur la vie du Christ, destinée à la chapelle de sa propriété de Château l’Arc, acquise en 1956. L’ensemble est présenté en février de l’année suivante à la galerie David et Garnier. Si le dessin est dur et âpre, particulièrement appuyé, la couleur dominée par des tons chauds, rouge, jaune, orange, crée une lumière d’or. Les tableaux font partie des collections du musée du Vatican. L’année suivante il compose les décors et les costumes de Carmen de Georges Bizet, mise en scène de Louis Ducreux, pour l’Opéra de Marseille. Son premier recueil de lithographies, Album Paris, avec des poèmes des Fleurs du Mal de Charles Baudelaire calligraphiés de sa main, est publié la même année aux éditions Alain Mazo et Cie, Paris. Cette période est aussi celle de Venise (1962), du Museum de Bernard Buffet (1963), composé de ses célèbres papillons et libellules monumentaux. Ils sont suivis des Écorchés, effroyables figures sanguinolentes sur des fonds flamboyants de couleur jaune ou orange. Ils composent l’exposition de février 1965 à la galerie David et Garnier. Les immenses formats des tableaux, à l’instar de ceux de la grande peinture (Tête d’écorché de dos (Collection Fonds de Dotation Bernard Buffet, Paris) par exemple mesure quasiment deux mètres sur deux), et la monumentalisation des sujets de surcroit représentés en gros plans, décuplent leur effet sur le spectateur. Dans l’intervalle, Buffet illustre de dessins à l’encre de Chine, le journal de Sagan, Toxique, édité par Julliard, 1964. De ces années datent les toréros au cerne épais, sans doute inspirés de Carmen, puis en 1966 c’est Annabel en matador dans une série sur La Corrida exposée en février 1967 à la galerie David et Garnier.
En 1966, Buffet n’occupe plus que la dix-huitième place dans le palmarès des artistes les plus importants de l’époque de nouveau initié par la revue Connaissance des Arts. Sa notoriété décline depuis la fin des années cinquante, véritable acmé de sa carrière avec la rétrospective de la galerie Charpentier. Il est vivement critiqué. On lui reproche de ne pas se renouveler, de profiter d’un système, de faire de la peinture commerciale. « Les gens me détestent. Depuis quinze ans, on répète que je suis fini[9] ».
En 1965, l’exposition de l’artiste à la galerie David et Garnier, occasionne sous la plume de Raymond Cogniat un constat assez maussade. « Bernard Buffet nous convie une fois de plus très ponctuellement, à cette rencontre annuelle qui, écrit-il, apparait de plus en plus comme un acte individuel sans liaison avec les autres manifestations de la vie artistique[10] ».
Jusqu’à la fin de sa carrière des sujets légers comme les bouquets de fleurs, les clowns, les paysages, les villes (Paris, New York, Saint-Tropez, Venise, Saint-Pétersbourg), ou plus ponctuellement les églises, les châteaux, les bateaux, etc., alternent avec de grandes fresques narratives dans la filiation de la grande peinture tant aimée de Buffet, ainsi L’Enfer de Dante (1976) à La Révolution française (1977), Don Quichotte de Cervantes (1988), Vingt mille lieues sous les mers de Jules Verne (1989), L’Odyssée d’Homère (1993).
En 1981 il se rend au Japon pour visiter le musée Bernard Buffet, créé à Surugadaira par un collectionneur passionné, Kiichiro Okano, inauguré le 25 novembre 1973. Il réalise une vingtaine de tableaux présentés l’année suivante à la galerie Maurice Garnier. Buffet a un coup de foudre pour ce pays. Il aime sa civilisation moderne et le grand raffinement de ses traditions. C’est l’une de ses sources d’inspiration : Oiseaux d’Hokkaïdo (1981), Sumo, Kabuki (1987). Par la suite, il retourne à deux reprises au pays du soleil levant, en 1988 pour l’inauguration de l’extension du musée qui lui est dédié, puis de nouveau en 1996 pour celle de l’annexe accueillant ses gravures et ses lithographies. L’année suivante Buffet ressent les premiers signes de la maladie de Parkinson. Ne pouvant plus peindre il met fin à ses jours le 14 octobre 1999 dans sa propriété de la Baume près de Tourtour dans le Haut-Var. Sa dernière série, sur le thème de La Mort est exposée dans la galerie de Maurice Garnier au mois de février de l’année suivante, selon la coutume. Les œuvres des dernières années présentent un maniement du pinceau beaucoup plus libre et détaché des détails dans une écriture stylisée ainsi de Squelettes travestis, 1998 (Collection Fonds de Dotation Bernard Buffet, Paris), ou de certaines peintures de La Mort qui surprennent par leur proximité avec l’esthétique de Jean-Michel Basquiat.
Buffet reçoit de son vivant plusieurs distinction prestigieuses : il est officier dans l’ordre de la Légion d’Honneur (1993), et membre de l’Académie des Beaux-Arts, section peinture (1974).
En 2009 Maurice Garnier crée avec sa femme Ida, le Fonds de Dotation Bernard Buffet, dans la perspective de créer le moment venu un musée dédié à son œuvre. Trois ans plus tard, le couple effectue une donation au musée d’Art moderne de la ville de Paris, auteur d’une rétrospective en 2016.
Bernard Buffet graveur
Bernard Buffet a été très fécond dans le domaine de l’estampe. Il a créé plus de 550 lithographies au total et près de 300 gravures jusqu’en 1967 – date à laquelle s’arrête le catalogue raisonné de son œuvre gravé.
Sa première lithographie Les Chardons (en noir) date de 1952. Jusqu’en 1958 il réalise une quinzaine de planches. Sa production s’intensifie par la suite. Il fréquente l’atelier de Fernand Mourlot où il travaille avec Charles Sorlier, qui est aussi le complice de Marc Chagall, et le pressier Georges Sagourin. Buffet a pour habitude de concevoir simultanément plusieurs planches sur un même thème ; il les réunit ensuite en albums ainsi New York (1964) ; Paris (1966) ; La Révolution française (1977) ; etc. Il a une écriture très personnelle, immédiatement identifiable. Son langage de hachures, associé à des couleurs vives, est spécifique à son travail en lithographie. Il en fait la singularité. Il a également été très actif en matière d’illustration de textes d’auteurs variés allant d’Isidore Ducasse (comte de Lautréamont), Les Chants de Maldoror (1952), à Françoise Sagan, Toxique (1964), en passant par Dante Alighieri, L’Enfer (1977), et Charles Baudelaire, Saint-Cast souvenirs d’Enfance (1962), sans oublier ceux de sa femme Annabel relatifs à leurs voyages et villégiatures, Saint-Tropez (1979), Venise (1986), ou Voyage au Japon (1981). Les natures mortes de fleurs sont également parmi les sujets les plus représentés dans sa pratique de l’estampe indépendante, surtout en lithographies.
[1] Le Salon des Moins de Trente ans est réé en 1941 en réaction contre l’art abstrait.
[2] Le premier Manifeste de l’Homme Témoin, à l’initiative du peintre Bernard Lorjou et de Jean Bouret, présente à la galerie du Bac, du 21 juin au 21 juillet 1948, des œuvres de Bernard Lorjou, sa femme Yvonne Mottet, et des peintres de la Ruche Paul Rebeyrolle, Michel Thompson, Michel de Gallard.
[3] Le Salon de la Jeune Peinture est fondé en 1949 par Denys Chevalier et Pierre Descargues à l’initiative un an auparavant du Salon de la Jeune Sculpture.
[4] En 1956 Emmanuel David et Maurice Garnier s’associent (galerie David et Garnier, avenue Matignon). En 1968 Emmanuel David crée sa propre galerie ; la galerie David et Garnier devient alors la galerie Maurice Garnier.
[5] André Warnod, Le Figaro, 8 février 1954.
[6] Bernard Buffet, Arts, 2 février 1955.
[7] Connaissance des Arts, 15 février 1955, n°36. Les autres artistes retenus sont Antoni Clavé, Bernard Lorjou, Alfred Manessier, Nicolas de Staël, Edouard Pignon, Jean Carzou, André Minaux, André Marchand, Jean Bazaine.
[8] Elle, 19 février 1960.
[9] Michèle Manceaux, « Bernard Buffet », L’Express, 13 février 1964.
[10] Raymond Cogniat, « Bernard Buffet le solitaire », Le Figaro, 11 février 1965.