Jean-Baptiste Sécheret
(1957-)
Jean-Baptiste Sécheret est un artiste français né en 1957. Son activité artistique débute en même temps que les problématiques du postmodernisme se font jour. En 1976 il entre à l’École nationale supérieure des Beaux-Arts à Paris. Il est ensuite pensionnaire de la Casa de Velázquez à Madrid de 1984 à 1986. Il enseigne à l’École nationale supérieure d’architecture de Paris-Belleville.
Dans un contexte de remise en question et de critique des grands récits et des idéologies, dont la modernité fait partie, Jean-Baptiste Sécheret élabore une œuvre profondément enracinée dans le réel autour de sujets classiques tels que le paysage, la nature morte, le portrait. Dans le corpus du paysage, il s’attache à des ensembles architecturaux modernes de formes simples, composés de vues d’usines, de silos, de ponts, de quais, etc, il représente aussi des éléments naturels, des arbres, des frondaisons, des montagnes, des horizons marins.
L’Homme est absent des paysages de Sécheret. Hormis parfois quelques minuscules silhouettes éparses sur les plages, ce sont pour la plupart des mondes vides de toute humanité où règnent la solitude. Son œuvre dénote sa grande sensibilité à la lumière, avec des contrastes marqués, à l’espace, à la composition, élaborant des points de vue assez resserrés sur ses motifs. Il y a quelque chose à la fois d’Edward Hopper et de Giorgio de Chirico dans ses paysages urbains. Un sentiment de vide et de mélancolie.
Il travaille les mêmes thèmes longtemps. Il les reprend, les développe, les simplifie, les transforme. Sécheret a vécu à Trouville près des Roches noires où ont séjourné d’illustres prédécesseurs tels que Marcel Proust et Marguerite Duras. Il a représenté l’ancien hôtel selon le même point de vue, des dizaines de fois passant d’une technique à une autre (peinture, dessin, gravure).
En parallèle de la peinture, Sécheret a une très importante pratique en estampe. Il en explore toutes les techniques la pointe-sèche, l’eau-forte, l’aquatinte, la gravure sur bois, la lithographie, cette dernière dominant sa pratique. Pour Jacques Thuillier, Professeur des universités ainsi qu’au Collège de France, Sécheret est « parmi les meilleurs lithographes de son temps »[1], fort d’une remarquable maîtrise des noirs, leur donnant une profondeur extraordinaire. Sécheret sait aussi créer des blancs d’une qualité rare ainsi dans Versailles sous la neige de 1996 (L.104).
Très tôt dans son parcours, dès 1980, il participe à des expositions collectives. Lauréat en 2013 de la première édition du Prix de Gravure Mario Avati, son travail est présenté l’année suivante à l’Académie des Beaux-Arts.
Central Park, Soir, 2008, Lithographie originale en couleurs sur japon vergé noir, 33,5 x 52,5 cm © ADAGP, Paris, 2024.
[1] Jacques Thuillier, « Hommage à Jean-Baptiste Sécheret », dans Roland Plumart (éd.), Jean-Baptiste Sécheret. Œuvre gravé et lithographié 1979-2001, Paris, Musée de Gravelines – Association Malbodium Museum, 2001, p. 6.