Paysage surréaliste

Jean Lurçat

1939

Huile sur toile

129 x 195 cm

Signée et datée par l’artiste en bas à droite

« La désolation semblait à ce moment-là occuper toutes ses pensées, mais il ne pouvait pas s’empêcher de l’extérioriser avec toute la beauté qu’il pouvait lui conférer en la peignant ». J. Catesby Jones, avocat américain, collectionneur et ami de l’artiste.

En 1939, Lurçat est conscient du caractère irréversible de la montée des périls. Les gouvernements de coalition qui succèdent au Front Populaire se désintéressent du naufrage de la République espagnole. Dans les arts, cette trahison est dénoncée par de multiples œuvres. A cela, s’ajoute la menace de plus en plus inquiétante des fascismes en Europe.

« [Jean Lurçat] réagit en tant qu’artiste, multipliant les scènes de combat sur le sable lourd de sombres plages, sous les nuages massifs d’un ciel tourmenté : lances, échelles, oriflammes forment à la fois les enjeux et les instruments des furieuses empoignades mettant aux prises les hommes frappés de folie » (Catalogue raisonné).

Ce paysage est empreint de désolation. La mer est couleur sang, les nuages évoquent de façon allégorique une nation française qui part en fumée et sur le sable, les mâts et les trous annoncent un évènement macabre.

 

Informations issues du livre de l’exposition Jean Lurçat, Au Seul Bruit du Soleil.